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LE BLOG DES BREIZ KANGOUROUS
15 février 2012

NO frustration, comme principe éducatif

 

éducation Avec le temps, je commence à comprendre ou tout au moins à entrevoir les conceptions des australiens, leurs représentations, leurs valeurs, leur fonctionnement et la manière dont tout cela s’organise dans leur société. Il ne s’agit pas ici de mener une enquête sociologique, mais plutôt d’essayer de comprendre ce qui qui nous distingue et quelles sont les différences entre la culture australienne et française, à travers le décryptage de pratiques du quotidien, (sur la bases des discussions avec quelques mamans australiennes, mes rencontres avec les personnels éducatifs et quelques lectures sur le sujet), en prenant par exemple… les repas et plus globalement nos habitudes alimentaires.

 

Les repas

J’ai ainsi du revoir mes principes en matière d’équilibre alimentaire et pour que Martin ne se sente pas différent et isolé, j’ai accepté de lui préparer des repas et snacks à l’australienne. Ici on ne frustre pas l’enfant, jamais et sur rien (ou en tous les cas je n‘ai pas encore repéré sur quoi…), et au bout du compte on en arrive à leur donner à manger dès qu’ils en manifestent l’envie ou pas d‘ailleurs. Cela se traduit pas des grignotages ou snacks incessant tout au long de la journée. Quand on sait qu’en France les médecins et nutritionnistes nous rappellent régulièrement à l’ordre en nous demandant de supprimer tout grignotage et de se limiter à 3 repas (+ le gouter pour les enfants) par jour, ça laisse pensif…

 

Cette façon de manger tout le temps est très déroutante et sincèrement je me fais violence en allant dans ce sens uniquement parce que je ne souhaite pas que Martin soit stigmatisé.

 

Frustration : bonne ou mauvaise ?

 

Ici frustrer son enfant est déconseillé, jamais de conflit, on fait en sorte de détourner son attention (encore notre côté latin qui nous fait défaut sans doute…). Les australiennes ici sont d’une patience hors du commun et ne s’agacent jamais, voire au contraire valorisent ce qui à mes yeux seraient une bêtise. Et même si parfois c’est un peu « too much » d’entendre à tout bout de champ : « good boy », « good work », « excellent »…, cette façon de valoriser comme méthode éducative, a du bon, dans la mesure où c’est très gratifiant pour l’enfant et où cela l’encourage à améliorer son comportement et à agir correctement. C’est vrai que souvent en France on a plus tendance à repérer et insister sur ce qui ne va pas et à oublier les efforts positifs réalisés par ailleurs.
Cependant même si je trouve cette façon de faire plutôt efficace, il y a des moments où la frustration est incontournable (caprice, danger…). Et même ne dit-on pas en psychanalyse que « le désir vient du manque » ? Que deviendront ces enfants jamais frustrés, à qui l’on a répondu à tous les désirs parfois sans même que l’enfant en ait manifesté une quelconque attente ?… cela me questionne beaucoup, sans doute parce qu’il s’agit de méthodes éducatives très différentes des nôtres.

Récemment je lisais un article sur le blog* d’une française installée à New York (les américains ont visiblement les mêmes principes éducatifs), qui traduit bien l’attitude bien différente des mamans vis-à-vis de leurs enfants. Ainsi une australienne dirait à son enfant en le déposant à l’école : « amuse toi bien » et la maman française dirait : « travaille bien »…

Ou encore cette autre maman qui racontait qu’elle a du préciser à son enfant ayant obtenu la note de 7/10 à un devoir avec comme commentaire de l‘enseignant : « excellent »; que pour elle "excellent", c’est l’excellence et donc 10/10. 7/10 c’est bien (voire très bien) mais pas excellent.

 

Pas la peine d’être dans la survalorisation systématique non plus… à chacun de trouver le bon équilibre.

 

* frenchmorning.com/ny

 

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